Les sols craquelés, bouleversés, de l’Islande laissent entrevoir les entrailles de la planète ! Solfatares, geysers, cratères sculptés par l’activité volcanique forment des paysages lunaires ; plus loin, l’eau, omniprésente, se fait tour à tour mer puissante et nourricière, source chaude, fjord, lagon où flottent des glaciers d’un bleu opalin. L’Islande vous invite à la rencontre d’un pays secret, où la vie culturelle, intense, participe certainement de l’effervescence d’une terre encore inachevée.
Islande
Entre splendeur des glaces et magie du feu, l’Islande révèle toute sa singularité. Cette croisière le long des côtes de cette île à nulle autre pareille, vous dévoilera des paysages grandioses marqués par des fjords majestueux, des glaciers imposants et des volcans actifs spectaculaires… Une merveilleuse occasion également de découvrir une culture passionnante, tournée vers la mer et la nature.
Stupeur et tremblements
Par Christian Chenu

J’ai toujours été fasciné par les volcans et les manifestations sismiques, et j’ai beaucoup voyagé afin d’approcher de près certains des plus incroyables phénomènes géologiques de notre planète. Aussi, lorsqu’Arts et Vie, il y a quelques temps, m’a invité à accompagner un voyage en Islande, je fus absolument ravi. Situé entre les plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine, ce pays connait une activité géologique intense, qui a, au fil des siècles, composé de sublimes paysages. De multiples phénomènes y sont observables : geysers, solfatares, sources d’eau chaudes, failles profondes, champs de lave, orgues de basalte, larges cratères… Les séismes y étant également très fréquents, j’espérais secrètement éprouver quelques secousses, sentir la terre trembler gentiment sous mes pas, ce que je n’avais encore jamais expérimenté. Ce voyage me réservait bien des surprises !
Voyages au centre de la terre
La beauté et l’étrangeté des phénomènes volcaniques sont pour moi une source inépuisable d’émerveillement. L’expérience la plus incroyable que j’ai vécue fut sans doute l’ascension du Stromboli – quand c’était encore possible – où j’ai eu la chance d’admirer en pleine nuit, au-dessus du cratère principal, le spectacle impressionnant des jets de lave en fusion crachés par le volcan à intervalles réguliers.

L’Italie a largement contribué à mes découvertes volcaniques : je me suis pris d’admiration pour le Vésuve, l’Etna, les îles éoliennes, sans oublier la Solfatare, près de Naples. Les anciens grecs avaient nommé ce lieu les champs Phlégréens (“champs ardents”) et les Romains le considéraient comme le domicile du dieu Vulcain et l’entrée des Enfers.
Mes voyages plus lointains m’ont également permis de découvrir le parc géologique de Waiotapu en Nouvelle Zélande, le volcan Bromo à Java en Indonésie, le parc national de Yellowstone aux États-Unis… Chaque fois, la terre m’a fait sentir – et cela sent parfois très mauvais – sa puissance et ma vulnérabilité.

Tant que cela ne se manifeste que par des odeurs nauséabondes, des fumerolles qui piquent les yeux, des lacs de boues sulfureuses bouillonnantes ou même des grondements sourds, les hommes ne s’en préoccupent pas trop, et ont même tiré parti, depuis l’Antiquité, de ces ressources provenant du centre de la terre. La plupart du temps, nous nous accommodons en effet très bien de ces phénomènes géologiques et c’est seulement quand la terre se fâche vraiment que cela devient problématique.

Des secousses attendues
Je n’ai jamais vécu de tremblement de terre – et vous allez peut-être me prendre pour un fou – mais c’est une expérience que j’aimerais beaucoup vivre (sans que cela me mette en danger, bien sûr). J’ai voyagé dans de nombreuses zones à forte activité sismique, mais mis à part un petit séisme de faible amplitude en Iran – que je n’ai pas ressenti parce que je dormais –, rien !
Alors, lorsque j’ai appris que je devais accompagner un voyage en Islande avec Arts et Vie, je me suis dit que cette fois-ci, avec un peu de chance, j’y aurai droit. Les circonstances me semblaient favorables, d’autant plus que deux semaines avant le départ, un volcan souterrain commença à se manifester. Rien à voir avec l’éruption du volcan Eyjafjallajökull en 2010 qui avait fichu la pagaille dans les lignes aériennes de tout l’hémisphère Nord, mais on pouvait tout de même “espérer” quelques séismes de forte amplitude (en dessous de 4 de magnitude, les Islandais n’y font même plus attention).

Nous étions en train de dîner à l’hôtel le deuxième soir de notre voyage, en compagnie du guide, quand soudain les murs du restaurant se sont mis à trembler, en même temps que résonnait un grondement sourd assez éloigné, comme dans les films catastrophes. Cela a duré une quinzaine de secondes. J’étais un peu inquiet, mais en même temps, ravi : nous n’étions que le deuxième jour du voyage et j’avais déjà eu mon séisme. Le guide consulta son smartphone et fut surpris de n’avoir aucune alerte des services de surveillance sismique. Il n’y eut pas de réplique et la nuit fut calme.
Un film catastrophe
Le lendemain matin au petit déjeuner, le guide m’expliqua pourquoi il n’y avait pas eu d’alerte… Le restaurant de l’hôtel avait un mur mitoyen avec une salle de cinéma où passait justement un film catastrophe au moment où nous dinions. Ce que nous avions entendu et ressenti étaient tout simplement les vibrations de la sono du cinéma ! J’étais, je l’avoue, un peu déçu, mais nous avons tous bien ri de cette méprise !
J’en ai profité pour citer le “grand philosophe” Jean-Claude Van Damme : “Si tu travailles avec un marteau-piqueur pendant un tremblement de terre, désynchronise-toi, sinon tu travailles pour rien.”
Deux jours plus tard le guide nous a tirés du lit pour nous faire admirer un autre spectacle magnifique qui me fit oublier toute ma frustration : une aurore boréale.
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Terre de glace et de feu au milieu de l’Atlantique, l’Islande se place, du point de vue de la tectonique des plaques, sur la dorsale médio-océanique entre Europe et Amérique, tandis qu’un point chaud se situerait juste en dessous du massif du Vatnajökull. Cette situation unique a engendré sur l’île une importante activité volcanique et géo-thermale. Elle a également inspiré à Jules Verne son fameux « Voyage au centre de la terre« . Il relate l’expédition qu’un naturaliste allemand et son neveu entreprennent afin de mettre à l’épreuve des faits l’hypothèse de la chaleur centrale terrestre. Il s’agit donc pour eux d’atteindre le centre de la Terre en y entrant par un volcan islandais éteint, le Snæfellsjökull. L’intense activité volcanique de l’Islande a dessiné un paysage à la beauté spectaculaire fait de champs de lave, de failles éruptives, de solfatares et de geysers où les Islandais ont l’habitude de prendre de vivifiants bains d’eau ou de boue chaudes. L’île abrite aussi une nature glacière pareillement préservée, avec ses glaciers, ses fjords et ses lagons bleus.
Un voyage culturel en Islande avec Arts et Vie vous mènera d’abord au nord de l’Islande découvrir le port d’Akureyri. Vous pourrez y admirer ses maisons de bois traditionnelles et sa fameuse église construite au début du XXe siècle par Guðjón Samúelsson, dont la silhouette longiligne évoque les sommets crénelés des glaciers s’élançant vers le ciel. À Húsavík, autre ville portuaire, vous vous livrerez à l’observation de nombreuses espèces de baleines, baleine à bosse, baleine de Minke et baleine-pilote. Poussez un peu plus loin dans la région de Mývatn, et vous voici devant les imposantes chutes Goðafoss. D’où tirent-elles leur nom ? En l’an 1000, le parlement islandais se convertit au christianisme suivant l’avis du diseur de loi Þorgeir Þorkelsson. Afin de montrer l’exemple, celui-ci jeta toutes les anciennes idoles nordiques dans ces chutes.
Vous voici à présent au sud de l’Islande, où le paysage change, comme les champs de glace font place à des champs de lave. Un voyage culturel vous fera admirer l’Öræfajökull, massif des hautes terres d’Islande, plus grand volcan du pays tout de basalte et de rhyolite. Non loin de là, vous parcourrez l’impressionnant désert de lave de feu d’Eldhraun. Ou atteindrez Surtsey, cette île nouvelle formée par les éruptions volcaniques qui eurent lieu entre 1963 et 1967. Libre de toute présence humaine, Surtsey est un formidable observatoire pour les processus de colonisation d’une nouvelle terre par la flore et la faune. Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le parc national de Thingvellir, représente, quant à lui, le cœur historique et spirituel du pays. Ce fut le site en plein air où se réunissait l’Althing, l’assemblée plénière représentant l’ensemble de l’Islande, qui s’est tenue à partir de 930 jusqu’en 1798. L’ensemble comprend le parc national du Thingvellir ainsi que les vestiges de l’Althing comme des cabanes de tourbe et de pierre, ou encore des témoignages de l’activité agricole islandaise des XVIIIe et XIXe siècles. L’histoire unique de ce site montre comment les premiers Vikings évoluèrent d’une communauté pionnière vers une société moderne et organisée. D’une beauté naturelle exceptionnelle, le parc est ceint de trois côtés de champs de lave recouverts d’herbe, et s’ouvre, au sud, sur les eaux pures du lac Thingvallavatn.
La capitale du pays, Riekjavik, raconte cette histoire et décrit ces paysages dans ses nombreux musées. Un voyage culturel vous mènera au musée national ou au musée du patrimoine culturel de l’Islande, au musée des sagas ou au musée des baleines. Tandis que le musée en plein air d’Árbæjarsafn vous fera découvrir les maisons de bois et de tourbe, typiques du XIXe siècle islandais.