Égypte

6 voyage(s) trouvé(s)
Égypte
Ouverture (partielle) du Grand Musée égyptien au Caire

Par Emmanuelle Bons

Après de nombreux reports et maintes déceptions, le Grand Musée égyptien (GEM) du Caire a enfin ouvert ses portes le 15 octobre dernier… mais de manière partielle. Ce projet ambitieux, qui devait initialement voir le jour en 2020, a connu plusieurs retards en raison de différent défis logistiques et financiers et reste encore aujourd’hui inachevé. Néanmoins, cette première phase d’ouverture au public permet enfin aux visiteurs de découvrir quelques-unes des merveilles de sa fabuleuse collection dans un cadre époustouflant.

Groupe Arts et Vie devant le Grand Musée égyptien
Le Grand Musée égyptien © P. Poulmarc'h

Une histoire mouvementée

Lancé en 2002 après une dizaine d’années d’études, le Grand Musée égyptien a été imaginé comme le plus grand musée archéologique du monde, destiné à abriter les trésors millénaires de l’Égypte antique dans un écrin moderne. Situé à environ 3 km des pyramides de Gizeh, il devait initialement ouvrir en 2011, mais la révolution égyptienne, des défis financiers et les conséquences de la pandémie de Covid-19 ont conduit les autorités à repousser son inauguration. Malgré ces obstacles, l’ambition n’a jamais faibli : le GEM est aujourd’hui l’un des plus grands projets culturels au monde, incarnant la volonté de l’Égypte de faire rayonner son patrimoine historique sur la scène internationale.

Un groupe Arts et Vie dans le spectaculaire hall du Grand Musée du Caire
L'impressionnant hall d'accueil du Grand Musée du Caire © P. Poulmarc'h

Un musée moderne au cœur de l’histoire

D’un point de vue architectural, le GEM constitue une véritable prouesse, avec des espaces lumineux et spacieux permettant aux visiteurs de se déplacer librement et d’admirer les objets dans des conditions idéales. Les premières galeries ouvertes montrent l’harmonie entre l’architecture contemporaine et les vestiges antiques, créant une expérience muséale inédite dans le pays. L’accès à certaines collections est facilité par des dispositifs interactifs qui offrent une immersion complète dans le passé égyptien.

La façade vitrée du musée, avec une vue directe sur les pyramides de Gizeh, permet en outre de lier visuellement les artefacts du musée à leur contexte historique. Une fusion parfaite entre le monde antique et la modernité.

Vue sur les pyramides de Guizeh depuis le Grand Musée du Caire
Vue sur les pyramides de Guizeh depuis le Grand Musée du Caire © P. Poulmarc'h
Figures peintes de soldats de la tombe du nomar Mesekhti
Figures peintes de soldats de la tombe du nomar Mesekhti © P. Poulmarc'h

Le GEM, une étape incontournable pour les voyageurs

Avant son ouverture complète (en 2025 ?) ce musée est devenu un véritable pôle d’attraction pour les passionnés de culture et d’histoire. Les salles ouvertes au public dévoilent notamment des sculptures monumentales, des bijoux et des objets du quotidien, témoignant de la grandeur des pharaons.

Arts et Vie l’intègre évidemment à tous ses circuits en Égypte, même dans sa première phase d’ouverture, tout en explorant les célèbres pyramides de Gizeh et d’autres sites historiques du Caire. Ne manquez pas l’occasion de découvrir ces trésors de l’Égypte ancienne dans un cadre moderne, et plongez dans l’histoire fascinante de cette civilisation millénaire.

À découvrir lors de tous les circuits Arts et Vie en Égypte

Durée
Prochain départ
Thématique
Lire plus
Égypte
Circuit en Égypte : Circuit-croisière Ibis

La voile fine et légère d’une felouque déchire le ciel bleu par sa blancheur éclatante. Le soleil se lève dans une lumière ocrée. Vous ne rêvez plus, vous découvrez enfin l’Égypte millénaire dont les temples, pyramides et sanctuaires viennent raconter au monde d’aujourd’hui la splendeur de la civilisation antique. À bord d’un navire tout confort, vous apprécierez les trésors artistiques et architecturaux de ce pays à nul autre pareil en voguant sur les eaux du Nil.

Durée 13 jours / 11 nuits
Prochain départ 14 octobre 2025
Thématique ClassiquesCroisières
Lire plus
Égypte
Circuit en Égypte : Circuit-croisière Ramsès en famille

Depuis des millénaires les eaux du Nil rythment la vie du peuple égyptien. Ses crues offrent des terres fertiles, propices à l’agriculture, et sa force invite la fée électricité dans les foyers. Le long de ses rives se sont construits des temples et merveilles que le monde entier admire et que petits et grands pourront découvrir avec éblouissement au fil de cette croisière d’exception. Karnak, Abou Simbel, les pyramides de Gizeh… autant de noms évocateurs d’art et d’histoire qui sont au programme d’un itinéraire à la rencontre d’une civilisation passionnante.

Durée 10 jours / 8 nuits
Prochain départ 19 avril 2025
Thématique ClassiquesCroisièresFamilles
Lire plus
Égypte
Circuit en Égypte : Flâneries égyptiennes en dahabieh

En Égypte, il y a les sites incontournables, impressionnants et spectaculaires, où se pressent les visiteurs du monde entier avides de découvrir les secrets de cette fascinante civilisation ; et puis il y a l’Égypte authentique, habitée par un peuple accueillant et généreux. Cet itinéraire vous convie évidemment à visiter les temples qui ont fait la légende du pays mais aussi à savourer l’atmosphère des souks, les paysages de la vie rurale… À bord d’un bateau à l’ambiance feutrée et élégante ne disposant que de 8 cabines, vous profiterez pleinement de l’ambiance sereine des bords du Nil en compagnie d’un tout petit groupe.

Durée 12 jours / 10 nuits
Prochain départ 20 octobre 2025
Thématique Flâneries
Lire plus
Égypte
Circuit en Egypte : Du Caire au lac Nasser

Depuis le nord jusqu’au sud, l’Égypte parsème ses trésors le long des eaux calmes du Nil. Ses joyaux millénaires témoignent de la puissance et de la splendeur du pays durant l’Antiquité et racontent son histoire à ses visiteurs fascinés. Ce programme très complet vous invite à la découverte du Caire où les monuments antiques rencontrent les beautés de la culture islamique, avant de voguer vers les temples et nécropoles du sud jusqu’au lac Nasser et le fascinant barrage d’Assouan.

Durée 14 jours / 12 nuits
Prochain départ 16 octobre 2025
Thématique ClassiquesCroisières
Lire plus
Égypte
La « Trilogie du Caire » de Naguib Mahfouz, immersion égyptienne

Par Bénédicte Staut

 

Le Caire, métropole animée aux rues labyrinthiques et aux contrastes saisissants, servit de toile de fond vibrante aux écrits de Naguib Mahfouz, qui y puisa son inspiration pour sa célèbre trilogie, souvent désignée comme la « Trilogie du Caire ». Le premier écrivain de langue arabe à recevoir le prix Nobel de la littérature y peint une fresque captivante de la vie quotidienne, avec une richesse de détails saisissante, tout en explorant les dilemmes sociaux et les luttes individuelles qui marquent l’évolution de la société égyptienne au fil du XXe siècle. Mahfouz a ainsi consolidé sa place parmi les plus grands auteurs en laissant un héritage littéraire indélébile centré sur la vibrante métropole du Caire. Lorsqu’il raconte la vie d’une famille cairote entre les deux guerres mondiales, il propose une tension nouvelle dans la littérature arabe entre traditions et modernité, accompagnée d’éléments politiques perturbateurs.

Vue sur Le Caire avec les pyramides du plateau de Guizeh en fond. Le soleil est brûlant au-dessus des nuages et donne une atmosphère rougeoyante au paysage avec la ville dans la pénombre.
Vue sur le Caire et les pyramides au crépuscule © D. Camara

Mahfouz et Le Caire : une symbiose littéraire

Naguib Mahfouz naît le 11 décembre 1911 au Caire, plus précisément dans le vieux Caire islamique, au sein du quartier de Gamaleya. Issu d’une famille nombreuse et modeste, il se sentit élevé comme un enfant unique compte tenu de la grande différence d’âge avec ses frères et sœurs, beaucoup plus âgés que lui. Dès l’âge de 9 ans, il se tourna vers la lecture et l’écriture.

Le Nil, ce fleuve qui a transformé le désert en oasis et qui a profondément influencé la mentalité collective des Égyptiens, a également été un refuge et un foyer de création pour l’écrivain. Il vécut ainsi plusieurs années sur une dahabieh (une péniche égyptienne) avec son épouse, et cette expérience le marqua durablement.

Une révolution de la littérature égyptienne

Au début du XXe siècle, le genre littéraire prédominant en Égypte restait la poésie. Le roman y était alors perçu comme contraire aux bonnes mœurs et très occidental. Mahfouz s’empara néanmoins de ce genre, où tout ou presque restait encore à inventer. Cette initiative lui permis de devenir l’un des premiers grands romanciers de la langue arabe.

 

Son attrait pour la narration lui permit d’explorer une multitude de genres et sujets différents. Il s’intéressa ainsi à l’époque pharaonique avec Akhénaton le renégat, au réalisme que l’on peut retrouver dans Chimères, ou encore au fantastique, en proposant une poursuite des Mille et Une Nuits. Son style propose un mélange harmonieux entre l’arabe littéraire et la langue vernaculaire. Cette combinaison permet de rendre la littérature accessible à une plus grande majorité.

Le triptyque égyptien

Impasse des deux palais, 1956

Le premier volet débute comme une simple histoire de famille. Le lecteur est plongé en totale immersion dans les rues et ruelles du Caire, et découvre la complexité de la vie cairote. On suit ainsi la vie d’Ahmed Abd-el-Gawwad, père de famille, qui mène en quelque sorte une double vie. Père autoritaire attaché aux traditions au sein de son foyer, il fréquente néanmoins assidûment les lieux de plaisirs et de divertissements de la vie nocturne cairote. Le roman met en scène sa famille : Fahmi, son frère cadet, qui sous son caractère timide, cache des convictions puissantes ; Yasine, son fils aîné, issu d’une première union ; Amina, sa femme, soumise jusqu’à l’esclavage ; Khadiga, leur première fille au physique ingrat et à la langue acérée ; Aïsha, leur seconde fille, rêveuse et convoitée ; et enfin Kamal, leur benjamin intelligent. Mais le roman évoque également en filigrane la Première Guerre mondiale et ses conséquences sur le pays… 

Le Palais du désir, 1957

À travers le second volume, Naguib Mahfouz continue sa description acérée de l’intimité de la famille, développant le caractère psychologique de ses personnages avec un réalisme stupéfiant. Le récit s’attarde davantage sur les enfants qui ont désormais bien grandi, et s’affirment de plus en plus contre l’autorité du patriarche. Les conflits ne tardent pas à apparaître… La société cairote connaît également de profonds bouleversements, les traditions se perdant de plus en plus au profit des valeurs modernes.

 

Le Jardin du passé, 1957

La trilogie se termine avec Le Jardin du passé, tome dans lequel Mahfouz rend compte aux lecteurs pour la dernière fois de la vie de cette famille à travers la société et l’histoire égyptienne. Tout comme annonce le titre, ce tome laisse une large place à la réminiscence des personnages malgré les chamboulements de la politique en Égypte et l’arrivée de la Seconde Guerre mondiale.

En recevant son prix Nobel de littérature en 1988, Naguib Mahfouz s’impose comme un grand écrivain de la langue arabe. Ainsi, sa trilogie est traduite dans plusieurs dizaines de langues et diffusée dans une centaine de pays, permettant de découvrir la richesse de la littérature arabe au-delà de ses frontières linguistiques et culturelles.

Découvrez tous les programmes d’Arts et Vie en Égypte

Durée
Prochain départ
Thématique
Lire plus
Égypte
Croisière en Égypte : Trésors d’Égypte, du Caire à Assouan

Le long des rives du Nil légendaire, des milliers d’années d’histoire vous attendent ! Depuis l’étourdissante cité du Caire jusqu’au lac Nasser à l’extrême sud du pays, cette croisière exceptionnelle de 18 jours signée Arts et Vie vous invite au plus fascinant des voyages. Vous partirez à la découverte des prestigieux sites égyptiens inscrits au patrimoine de l’Unesco, tels que les célèbres temples d’Abou Simbel ou de Philae, mais aussi des trésors trop souvent méconnus de Haute-Égypte, notamment Tell El-Armana, la capitale d’Akhénaton. Installés à bord d’une unité de croisière 5* vous remonterez les eaux du fleuve et profiterez des paysages singuliers de ce pays à nul autre pareil.

Durée 18 jours / 16 nuits
Prochain départ
Thématique Croisières
Lire plus
ÉgypteFrance
L’exposition « Pharaon des Deux Terres » au musée du Louvre – France

Article partenaire avec les Dossiers d’Archéologie
Par Constance Arhanchiague

exposition « Pharaon des Deux Terres » au musée du Louvre Paris
Taharqa offrant les vases à vin au dieu faucon Hémen
Taharqa offrant les vases à vin au dieu faucon Hémen © Musée du Louvre, dist. RMN-GP/Ch. Décamps

Vers 720 av. J.-C., Piânkhy, roi de Kouch en Nubie, part à la conquête de l’Égypte. Il fonde la XXVdynastie, dite kouchite, et crée le royaume des Deux Terres en unifiant l’Égypte et la Nubie. L’exposition événement « Pharaon des Deux Terres. L’épopée africaine des rois de Napata » raconte l’épopée de ces nouveaux rois venus du sud et révèle au grand public des objets spectaculaires, typiques du style artistique très original de cette période. Elle est le fruit de recherches historiques du côté égyptien et de résultats de fouilles récentes au Soudan qui ont permis de rendre accessible cette période à un large public. Au VIIe siècle av. J.-C., une invasion assyrienne met fin à la domination des rois kouchites en Égypte, qui se replient alors au Soudan.

L’épopée des rois de Napata

carte Égypte et Nubie : les "Deux Terres"

L’histoire de la XXVe dynastie est avant tout celle de la renaissance d’un royaume, celui de Kouch, apparu au Soudan vers la fin du IIIe millénaire av. J.-C. Cet État qui a longtemps constitué une menace pour l’État pharaonique, a pris fin au moment de la colonisation égyptienne (vers 1500 av. J.-C.). La culture nubienne ne disparaît pas pour autant et on la distingue encore çà et là, dans les modes d’inhumation, la céramique ou les mentions d’enfants de chefs envoyés auprès du pharaon.

Lorsque l’État égyptien s’effondre à son tour au tournant du XIe siècle av. J.-C., la Nubie retrouve son indépendance. Au VIIIe siècle av. J.-C., Piânky, véritable fondateur de la puissance kouchite, lance une grande campagne militaire qui prend vite l’allure d’une marche victorieuse jusqu’à Memphis, les cités rencontrées se rendant au fur à mesure. Il laisse pourtant en place les roitelets locaux et s’en retourne à Napata.

La XXVe dynastie, qui désigne les rois kouchites reconnus durablement à Memphis, ne débute réellement qu’avec Chabataka en -713. Chabataka (713-705 av. J.-C.) conquiert l’Égypte, éliminant au passage un roi thébain, Iny, et surtout le roi de Saïs, Bocchoris, qui contrôlait tout le nord du pays. On a souvent cru pouvoir déceler une tendance impérialiste dans son règne, mais les rapports diplomatiques avec les Assyriens semblent avoir été plutôt bons.

Le règne de Chabaka (705-690 av. J.-C.), probablement un fils de Chabataka, est bien mieux documenté. Ce dernier lança un programme de constructions remarquables à Thèbes et Memphis, mais fut peu présent en Nubie.

Taharqa (690-664 av. J.-C.), le pharaon le plus emblématique de la dynastie, aurait semble-t-il usurpé le trône de Chabaka. Il mena une politique de travaux monumentale à Napata, Kawa, Thèbes et Memphis. Alors que son autorité est contestée dans le Delta par des dynasties rivales de Saïs et Tanis, il développe un intérêt pour le Levant et suscite des révoltes contre la domination assyrienne en Phénicie. Ceci explique que la fin de son règne soit marquée par plusieurs invasions des Assyriens.

C’est une nouvelle invasion, à Memphis et surtout Thèbes, qui mettra fin à la puissance kouchite en Égypte en -655, sous le règne de Tanouétamani (664-655 av. J.-C.). La XXVe dynastie perdure cependant en Nubie, autour de sa capitale Napata, et reste très influencée par la culture égyptienne.

généalogie Rois de Napata

La renaissance kouchite

Durant la XXVe dynastie, la région thébaine fut au cœur de l’attention des nouveaux pharaons originaires de Napata qui, pendant un demi-siècle, y rénovèrent et édifièrent de nombreux monuments.

Les temples de Karnak

Karnak, principal sanctuaire du dieu dynastique Amon-Rê, connut en particulier de nombreuses transformations sous le règne des rois kouchites.

Comme l’ont révélé les fouilles de Kerma, le dieu égyptien Amon était déjà révéré au Soudan à l’époque de la colonisation égyptienne, jouant possiblement le rôle de passerelle entre les deux cultures pour justifier la mainmise égyptienne sur le territoire nubien. Durant la période napatéenne, les rites qui étaient apparus autour de cette divinité à tête de bélier sont repris et développés, jusqu’à faire d’Amon une figure tutélaire au centre des cultes rendus dans Karnak et dans la capitale religieuse Thèbes.

À Karnak, Chabataka planifia l’agrandissement de la chapelle d’Osiris Heqa Djet, et son successeur Chabaka fit ajouter deux nouvelles portes à l’avant du temple de Ptah ainsi qu’un grand magasin de stockage à l’est de celui-ci.

Si Chabaka marqua durablement de son empreinte la région, le souvenir de son successeur, Taharqa, est aujourd’hui plus encore associé à cette renaissance. À son avènement, le pouvoir napatéen était à son apogée. Taharqa multiplia alors les projets monumentaux au cours de la première décennie de son règne, tout en achevant ceux de Chabaka, comme à Médinet Habou.

Sanctuaire dédié à l’aspect solaire d’Amon, Rê-Horakhty à Karnac Égypte
Sanctuaire dédié à l’aspect solaire d’Amon, Rê-Horakhty © CNRS-CFEETK n°191962/E. Saubestre

Sur la rive nord du lac sacré de Karnak, il fit notamment construire un sanctuaire original dédié à l’aspect solaire d’Amon, Rê-Horakhty, où était célébrée la renaissance quotidienne du soleil, en lien avec les mythes osiriens et ceux se déroulant à Médinet Habou. Ce monument, par l’originalité de son architecture et la richesse de sa décoration, témoigne de l’intense activité intellectuelle de l’époque.

Thèbes, nécropole de l’élite kouchite

Avec l’arrivée des Kouchites au pouvoir, la ville connut une nouvelle phase de splendeur, dont les premières manifestations remontent aux règnes de Chabataka et Chabaka pour connaître son apogée sous Taharqa. Elle fut enrichie de plusieurs monuments culturels et funéraires, sur les deux rives du Nil et occupa de nouveau la place de capitale religieuse qui était la sienne sous le Nouvel Empire.

Vue de l’Assassif avec les pylônes de Montouemhat, Pabasa et Padineith à Thèbes en Égypte
Vue de l’Assassif avec les pylônes de Montouemhat, Pabasa et Padineith © S. Einaudi

La nécropole de l’Assassif devint notamment un vaste chantier de construction à l’époque napatéenne pour accueillir les tombes de la nouvelle élite kouchite, véritables palais funéraires uniques dans l’architecture égyptienne.

Découvrir tous les circuits Arts et Vie en Égypte

Le Djebel Barkal, la « montagne sacrée »

Vestige du grand temple d’Amon au pied du Djebel Barkal au Soudan
Vestige du grand temple d’Amon au pied du Djebel Barkal © Adobe Stock / evengh

Cette montagne sacrée, énorme massif de grès qui se détache du désert environnant, cristallisa pendant des siècles, et plus particulièrement sous la XXVe dynastie, l’attention des souverains qui y édifièrent à ses pieds temples et palais.

Ce sont les Égyptiens qui pendant la période de colonisation investirent cette masse rocheuse en y reconnaissant la demeure du dieu Amon. Pendant la période napatéenne, les rois kouchites, qui vouaient un véritable culte à cette divinité, multiplièrent le nombre de sanctuaires qui lui étaient consacrés. Certains rois choisirent d’élargir les temples de leurs prédécesseurs, d’autres d’en fonder de nouveaux.

Vue du grand temple d’Amon au Soudan
Vue du grand temple d’Amon © Adobe Stock/Robnaw

Au sein de cet ensemble architectural colossal se trouve le grand temple d’Amon, inauguré durant le règne de Thoutmosis III, puis agrandi jusqu’à l’époque napatéenne où il deviendra et demeurera le plus grand temple jamais construit au Soudan.

Les chefs-d’œuvre absolus de l’exposition « Pharaon des Deux Terres »

La XXVe dynastie a promu un courant antiquisant très original, qui avait commencé un peu auparavant à la période libyenne et qui va perdurer avec la XXVIe dynastie saïte. Cette mode, qui s’observe dans les thèmes choisis et les productions artistiques, marque la volonté des nouveaux représentants du pouvoir de s’inscrire dans une continuité historique.

Le sphinx de Chépénoupet II

Le sphinx de Chépénoupet II exposition « Pharaon des Deux Terres » au musée du Louvre
© BPK, Berlin, dist. RMN-GP / J. Liepe

Chépénoupet II, fille de Piânkhy et sœur de Taharqa, occupa la haute fonction de divine adoratrice d’Amon à Karnak pendant plusieurs décennies. De ce fait, elle reçut des prérogatives royales, comme celle d’être représentée en sphinx.

Les rois kouchites de la cachette de Doukki Gel

Les rois kouchites de la cachette de Doukki Gel exposition « Pharaon des Deux Terres » au musée du Louvre
© TrigonArt Ingenieurbüro

L’un des temps forts de l’exposition est la présentation de la reconstitution des sept statues monumentales de Doukki Gel, découvertes par l’équipe de Matthieu Honegger et Charles Bonnet en 2003. Ces statues qui représentaient les pharaons Taharqa, Tanouétamani et trois de leurs successeurs, avaient été brisées et remisées dans une fosse. C’est une découverte sensationnelle pour le grand public et plutôt récente à l’échelle des découvertes archéologiques.

Les versions originales sont aujourd’hui conservées au musée Kerma au Soudan. Les commissaires de l’exposition « Pharaon des Deux Terres » ont pris le parti de faire des reproductions sous forme de moulage de ces statues en granit avec des fils dorés.

La statue Horus Posno

La statue Horus Posno exposition « Pharaon des Deux Terres » au musée du Louvre
© Musée du Louvre, dist. RMN-GP/G. Poncet

Ce bronze de haute taille montre le très grand savoir-faire acquis par les artisans bronziers de cette période. Il appartenait à une composition plus vaste. Horus tend les bras pour verser de l’eau purificatrice d’un vase aujourd’hui disparu. Thot lui faisait face et accomplissait avec lui le rituel de purification pour le roi.

Pour aller plus loin :

hors-série Dossiers d’Archéologie sur l’exposition « Pharaon des Deux Terres. L’épopée africaine des rois de Napata » au musée du Louvre

Le hors-série Dossiers d’Archéologie sur l’exposition « Pharaon des Deux Terres. L’épopée africaine des rois de Napata » au musée du Louvre, conçu avec Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes au musée du Louvre, et les contributions des meilleurs spécialistes de la XXVe dynastie et du royaume de Napata en Nubie.

S’abonner aux Dossiers d’Archéologie

Durée
Prochain départ
Thématique
Lire plus

Constituée d’une bande de terre cultivable enserrée par deux montagnes désertiques – les chaînes libyenne et arabique -, l’Égypte résulte de l’œuvre conjuguée de l’homme et du Nil, le grand fleuve nourricier qui apporta dans ses eaux le limon fertile à l’agriculture. Pendant plus de trois mille ans, la vallée du Nil fut le berceau d’une civilisation d’un extrême raffinement. Faire un voyage culturel en Egypte avec Arts et Vie, c’est découvrir, dans la Vallée des Rois et des Reines, sur le plateau de Ghizé ou dans la nécropole de Thèbes, un art funéraire dont la sereine permanence des formes est un défi lancé à l’éternité : là, structures et matériaux, peintures et mobilier funéraire ont été conçus pour assurer la vie du défunt dans l’au-delà.

Un voyage culturel vous fera visiter les plus grandes pyramides de l’Égypte ancienne, Khéops, Khéphren et Mykérinos qui offrent des parements de pierres calcaires polies faites pour réfléchir les rayons du soleil. À Saqqarah, vous admirerez la monumentale pyramide à degrés de Djéser que le roi devait emprunter pour atteindre le ciel. Grâce à un voyage culturel en Egypte, vous apprendrez aussi à connaître l’architecture d’un temple égyptien et son plan-type, avec le temple d’Horus ou le temple d’Amon. Chef-d’œuvre d’harmonie et d’équilibre, le temple pharaonique représente l’horizon d’où se lève le soleil, et procure par son rayonnement vie et prospérité. C’est le palais du dieu et la création divine en réduction : ses plafonds imitent la voûte céleste, ses colonnes en forme de papyrus, la terre et sa végétation.

En visitant les nécropoles ou les grands musées comme celui du Caire, vous vous initierez également au décor architectural de l’Égypte ancienne. Vous apprendrez ainsi pourquoi, dans les bas-reliefs et les peintures murales, la perspective est volontairement ignorée, au profit d’un jeu savant d’emboîtements et de juxtapositions. Et pourquoi le corps humain est figuré à la fois de face et de profil : c’est que les Égyptiens recherchent déjà la troisième dimension en présentant simultanément toutes les caractéristiques de l’individu. Ils le montrent dans la totalité de sa nature pour en faire apparaître l’essence même, et non donner de lui une image incomplète et fugace comme « prise sur le vif ». Vous apprendrez, enfin, à connaître la statuaire de l’Égypte antique. Divins, royaux ou civils, les modèles étaient invariablement présentés de manière frontale, afin d’atteindre à une représentation intemporelle et idéalisée. Et lorsque le sculpteur avait achevé la statue, un prêtre venait pratiquer la cérémonie de « l’ouverture de la bouche et des yeux », manière de donner à ce substitut du vivant le plein usage de ses sens. Découvrez richesses, symboles et secrets de l’Égypte ancienne avec un voyage culturel Arts et Vie !

Nous pouvons aussi vous proposer
Nouveauté à partir de 6 390 €
Ouganda, perle de l’Afrique
Ouganda
15 jours / 12 nuits
Lire plus
à partir de 1 190 €
Circuit au Maroc : Maroc découverte
Maroc
8 jours / 7 nuits
Lire plus
à partir de 4 830 €
Circuit en Égypte : Flâneries égyptiennes en dahabieh
Égypte
12 jours / 10 nuits
Lire plus
à partir de 3 110 €
Circuit à La Réunion : Balades à La Réunion
Réunion
10 jours / 7 nuits
Lire plus