Par J.-P. Levrault, accompagnateur Arts et Vie
Le circuit Arts et Vie « Sables du Namib » invite à découvrir la passionnante Namibie, aux paysages éblouissants. Cet itinéraire permet de découvrir le parc national d’Etosha, fourmillant de vie sauvage, les dunes rouges de Sossusvlei s’étendant à perte de vue, l’abrupt canyon de la Fish River… mais aussi d’approcher des peuples, les Himbas et les Héréros, aux fascinantes traditions séculaires. Jean-Pierre Levrault, accompagnateur Arts et Vie, nous raconte ainsi une rencontre au détour du chemin avec quelques femmes d’une coopérative héréro.
Lors du voyage en Namibie organisé par Arts et Vie, nous passons par la route C35, depuis les monts Brandberg jusqu’à la ville de Khorixas. En plein désert, de petites cabanes en bois se dressent le long de la route. Là, des femmes en habit traditionnel héréro attendent patiemment pour présenter de petites poupées de tissu, soigneusement habillées du même costume emblématique.
Une robe comme symbole de résistance
Leurs vêtements sont d’amples robes victoriennes, en tout point semblables à celles que portaient autrefois les femmes allemandes. En effet, les Héréros ont choisi de se parer des mêmes costumes que ceux qui les ont colonisés à la fin du XIXe siècle, puis massacrés dans ce que l’on considère généralement comme le premier génocide allemand. Si cela peut sembler paradoxal, porter le costume du colonisateur a été pour les Héréros un signe de défiance et de force vis-à-vis de l’oppresseur. Ces vêtements leur permettent aujourd’hui d’affirmer leur identité et de revendiquer leur histoire.
Les robes que portent les femmes abordent des couleurs chatoyantes. À l’origine, couleurs et motifs permettaient de distinguer les différents groupes au sein de la communauté. Leurs coiffes sont ornées de cornes rappelant celles du bétail, car les Héréros sont des éleveurs de bovins.
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Une communauté solidaire
Lorsqu’on s’arrête au bord de la route, c’est bien sûr dans l’intention de découvrir leur artisanat et d’acheter une ou plusieurs poupées. Les femmes acceptent en outre volontiers d’être photographiées avec leurs superbes robes, à condition que vous achetiez l’une de leurs créations, une manière légitime de soutenir leur communauté.
En effet, ces femmes se sont organisées en coopérative et si certaines gagnent plus d’argent que d’autres au moment du passage des touristes, l’argent est partagé entre toutes celles présentes pour la vente et celles qui confectionnent les poupées dans le village. Ce système de partage reflète la solidarité et la cohésion au sein de la communauté héréro, offrant un aperçu poignant de leur mode de vie et de leur résilience.
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